CITATIONS - TEXTES - SCENARIO
CITATIONS - TEXTES
EX SCENARIO
"Le cinéma peut certes raconter une histoire,
mais il ne faut pas oublier que l'histoire n'est rien. L'histoire, c'est une surface.
Le septième art, l'art de l'écran,
c'est la profondeur rendue sensible qui s'étend au-dessous de cette surface : l'insaisissable musical."
Germain Dulac, janvier 1928
« Puisque raconter d’autres histoires, et les raconter autrement, c’est remettre en question la hiérarchie des savoirs et le discours de vérité qu’aimerait imposer l’ordre établi.
Face à cette violence morbide, il y a une violence créatrice, qui est celle de la subversion, de la joie et de la réinvention, qui passe aussi par de la destruction, celle d’un système qui fait notre société, que l’on peut justement réinventer à travers l’art et toutes les sciences, à travers nos imaginaires respectifs, nos recherches et nos créations, et le pouvoir d’action de chacun. »
« C’est à travers l’invention de nouvelles formes que les hiérarchies perceptives peuvent bouger et le discours de vérité lié au pouvoir, qui fait autorité, être remis en question.
Pour remettre en question les évidences et les hiérarchies perceptives liées à nos rapports aux textes, nous expérimentons aussi avec chaque pièce différents rapports à la parole et à la narration, à travers différentes inventions formelles.
Des jeux de démultiplications, de dissociations de voix et de dissociations de voix et de corps permettent également de déplacer notre écoute et notre entendement, de déplier et superposer différentes strates du langage verbal et non verbal et différentes interprétations de ces textes.
Les autres éléments non verbaux font alors également texte. Et c’est tout autant le texte non verbal, les silences, que j’essaie d’entendre et de faire entendre, entre et sous ces textes, et ainsi donner la parole à ce que nous ne sommes pas éduqués à entendre, et qui peut passer par le silence et les corps. »
Gisèle Vienne
Le "manifeste" de May Kasahara :
« Je me suis souvent demandé s’il fallait toujours donner une fin aux histoires,
qu’elles soient littéraires, théâtrales ou cinématographiques.
Fermée sur elle-même, une histoire risque de mourir si on ne lui donne pas une autre dimension, si on ne laisse pas son temps propre se prolonger dans le temps extérieur, là où nous sommes, nous, les protagonistes de toutes les histoires.
Où rien n’a de fin. »
Michelangelo Antonioni, Ce bowling sur le Tibre
"Ecrire n’est pas raconter ses souvenirs, ses voyages, ses amours et ses deuils, ses rêves et ses fantasmes. C’est la même chose de pécher par excès de réalité, ou d’imagination : dans les deux cas c’est l’éternel papa-maman, structure œdipienne qu’on projette dans le réel ou qu’on introjette dans l’imaginaire.
On n’écrit pas avec ses névroses. La névrose, la psychose ne sont pas des passages de vie, mais des états dans lesquels on tombe quand le processus est interrompu, empêché, colmaté."
Gilles Deleuze
Godard
Limelight n°34, janvier 1995
Jean-Luc Godard :
"Je n'ai pas le sentiment de savoir inventer, mais j'ai le sentiment de savoir trouver les choses, et de les assembler. Et je ne suis pas du tout gêné de faire n'importe quel film, avec n'importe quoi.
Les citations ne me protègent pas, ce sont des amies. Ils ont créé des choses, pourquoi ne pas les utiliser ? S'il y a des arbres, pourquoi ne pas les filmer ? Si c'est une rue, si ce sont des gens, il faut en faire quelque chose. Ce n'est pas à moi, mais je peux en faire quelque chose. Si on me demande : "Est-ce que je peux prendre un extrait, est-ce que j'ai le droit ?". Je réponds : "Non seulement tu as le droit mais tu as le devoir de le faire." Un bout de phrase vous aide à en construire un autre. C'est une vraie merveille que d'avoir quelques jolies phrases à sa disposition, de pouvoir siffler un air de musique, c'est une vraie merveille de penser aux gens qui les ont faits."
15 décembre 1994
« Je crois que tous les réalisateurs ont en commun cette habitude de garder un œil ouvert au-dedans de soi et un autre au-dehors. A un moment donné les deux visions convergent puis, comme deux images qui seraient mises au point, finissent par se superposer. C’est de cet accord entre œil et cerveau, entre œil et instinct, entre œil et conscience que surgit l’impulsion du parler, du montrer. »
Antonioni - Préface pour sei film (1964)
Ecrits, p.231
LE JOUR SE LEVE - Structure du film
4 parties au présent : temporalité : une nuit
3 blocs-flashbacks eux-mêmes entrecoupés d’ellipses
Présent 1
Lieu, meurtre Valentin de l’extérieur.
Alternance EXT/INT
Chambre : objets du drame, objets du quotidien
Tirs police
Flashback 1
Travail, rencontre Françoise
3 semaines plus tard, chez Françoise / double soirée / Valentin (rencontre Clara)
Présent 2
Tirs armoire normande / photo Françoise
Flashback 2
Chez Clara / Valentin
Bar Valentin faux « père »
Verrière : histoire rêvée, apparences de pureté
Retour chez Clara : séparation, pureté factice de l’amour
Présent 3
F. jette médaillon, brise miroir / monologue société
Flashback 3
Rencontre finale Valentin, dernier objet : le pistolet
Présent 4
Suicide final, mort de François
« Un film est une chose organique. C’est un organisme comme n’importe quel corps. Les corps sont plus ou moins harmonieux, mais ce qui est important, c’est qu’ils marchent, je veux dire: qu’ils soient autonomes, vivants, avec leurs défauts et éventuellement leurs infirmités.»
« Il faut que ça circule, que ça bouge, que ça vive. Les films, actuellement, n’ont pas assez de muscles, de chair et de sang. L’ambition de n’importe quel cinéaste devrait être de faire de son film un organisme vivant, de faire en sorte que des choses imprévues soient à même de se produire »
Jacques Rivette
« Pour moi, le scénario est toujours une chose changeante, plastique, jusqu’à la fin du tournage »
Jim Jarmusch
« Alors pourquoi raconter des histoires, des récits qui supposent toujours des événements ordonnés, une chronologie, la gradation des faits et des sentiments. (…) Il n’y a pas d’histoires. Il n’y a jamais eu d’histoires. Il n’y a que des situations, sans queue ni tête ; sans commencement, sans milieu, et sans fin ; sans endroit et sans envers ; on peut les regarder dans tous les sens ; la droite devient la gauche ; sans limites de passé ou d’avenir, elles sont le présent. »
Jean Epstein – Ecrits sur le cinéma
Cécile Vargaftig :
"J'ai de plus en plus mal avec les récits linéaires ; ils ne témoignent pas de notre rapport au temps et au monde, éclaté, chamboulé, heurté. Je préfère aller maintenant vers des récits déstructurés, de peur, aussi, de faire de la propagande pour l’idée d'un monde fluide, confortable, d'un rapport au temps limpide. »
« L’homme aspire à vivre selon la loi de la narration classique,
bien que tout, dans la vie publique, ai déjà échappé à la narration et,
loin de suivre un fil, s’étale sur une surface subtilement entretissée »
Robert Musil, L’Homme sans qualité
« Nous vivons dans ce que Bergson appelle la durée, qui n’est pas le temps objectivement mesuré par l’horloge, mais le temps subjectivement vécu. Si l’on s’ennuie avec quelqu’un, on a l’impression que dix minutes durent deux heures. Si l’on se sent bien, ces deux heures durent dix minutes. Or, la rencontre, la vraie, explose le temps linéaire objectif. Mais il y a encore autre chose : quand on rencontre quelqu’un, ou même une idée, un film, un livre, comment le sait-on ? Parce que cette rencontre fait des petits pendant longtemps. Elle continue à vivre, elle «dure». »
Charles Pépin
My Own private Idaho :
3 scénarios, témoignage/prostitution, fiction/narcolepsie, Shakespeare
GVS
Figaro 16/01/1992
« Dix ans de travail, six versions, voilà le film »
« Je trouve que la plupart des choses intéressantes se passent dans ces autres mondes secrets. »
Journal du dimanche
12/01/1992
« J’avais trois scénarios, dont une adaptation de Henri V, de Shakespeare. Sur mon ordinateur, j’ai mêlé les trois, fait une sorte de collage. »
Prosper Hillairet, sur Holy Motors
Scénario (écrit en cours par N. Droin) :